Borderline, “Navigating the invisible boundary and physical barriers that define the U.S.-Mexico border”

Par Sharon FAVRE

Le site internet du Washington Post a mis en ligne en octobre 2018 une visualisation cartographique dynamique, réalisée par Laris Karklis, Ann Gerhart, Joe Fox, Armand Emamdjomeh et Kevin Schaul.

Celle-ci permet de survoler une carte topographique en 3D, en suivant le tracé de la frontière entre les États-Unis et le Mexique.

Fig1

A l’ouverture de la visualisation, l’utilisateur commence son « trajet » à l’extrémité Ouest de la frontière, c’est-à-dire sur la côte Pacifique en Californie.
En scrollant avec la molette de la souris, il se déplace le long de la frontière, en avançant (en allant vers l’Est), ou en reculant (en retournant vers l’Ouest).
Il est également possible de directement cliquer sur un point de la frontière dans le petit carton de localisation interactif (Fig.1) pour s’y rendre.

Figure 1 : Carton de localisation interactif

Fig2

La ligne représentant la frontière est en jaune lorsqu’il s’agit d’un mur ou d’une clôture, en jaune et en pointillés lorsqu’il s’agit d’un mur en construction, et en violet lorsqu’il n’y a pas de barrière physique (Fig.2). La visualisation insiste donc, comme l’indique son sous-titre, sur la distinction entre les bouts de la frontière qui sont des limites invisibles, et les bouts qui sont des barrières physiques, matérielles.

 

Figure 2 : La symbologie différencie les limites invisibles et les barrières physiques

 

La précision du tracé semble être très bonne : il y a parfois de très courts tronçons, des successions de virages qui apparaissent très finement, ainsi que des lignes doublées à certains endroits (ce qui suppose plusieurs rangées de clôtures). Cependant, si le tracé est globalement net, il est quelque fois particulièrement flou sur certains tronçons, sans que l’on sache quelle est la cause de cette différence.

En avançant (ou reculant) le long de la frontière, des fenêtres contenant du texte et des photographies apparaissent à de nombreux endroits (Fig.3).

fig3

Figure 3 : Fenêtre de contextualisation apparaissant lors de la navigation

Dans la plupart des cas, les informations qu’elles contiennent concernent le lieu où elles apparaissent. Sinon, il s’agit d’informations générales sur la frontière, ou concernant la question de l’immigration et des difficultés/facilités de passage d’un pays à un autre. L’utilité de ces fenêtres peut être comprise de deux manières : elles apportent à la fois un complément d’information lors de la navigation sur la carte ; mais elles constituent aussi un article en lui-même qui, lui, est illustré par la cartographie. La complémentarité va donc vraiment dans les deux sens.
En cliquant sur « Fly to the next point » dans une fenêtre, la visualisation s’anime, défilant le long de la frontière jusqu’au point d’intérêt suivant.

Les images satellites proviennent de l’ESA (l’Agence Spatiale Européenne) et ont été acquises avec un Sentinel. Le tracé de la frontière a été fourni par le State Department des États-Unis (l’équivalent du ministère des Affaires étrangères en France) ; et la localisation des murs et des clôtures est issue du Department of Homeland Security et des données OpenStreetMap.

L’intérêt principal de cette visualisation dynamique est qu’elle permet d’avoir une vision extrêmement précise de la frontière et des délimitations de ses tronçons (physiques/non-physiques/en construction). L’échelle est grande et la résolution est très fine (on voit jusqu’aux parcelles).

Elle a également un intérêt clairement politique, en mettant en avant la politique anti-immigration du gouvernement américain actuel ; que cherche à dénoncer le Washington Post, un journal qui se place nettement du côté libéral. Cette cartographie permet en effet de rendre de compte de l’avancée de la matérialisation de la frontière (construction de murs, de clôtures…), que souhaite accélérer Donald Trump. Elle illustre ainsi les obstacles que doivent franchir les Mexicains qui veulent traverser cette frontière illégalement pour aller aux États-Unis. Les textes qui accompagnent la visualisation humanisent totalement ces derniers, montrant les difficultés de leur parcours, et pointant la misère que crée l’actuelle politique anti-immigration illégale, qui est particulièrement stricte (cf. texte de la Figure 3).

Source :

https://www.washingtonpost.com/graphics/2018/national/us-mexico-border-flyover

Modérateurs : Florent CHEVALLIER, Vincent AALALOU

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