Par Hélène CRETOIS
Le Mardi 23 juillet 2019, la ville de Paris annonçait le dépassement du seuil d’alerte à la pollution à l’ozone avec une concentration comprise entre 155 et 185 µg/m³. Malgré l’amélioration de la qualité de l’air depuis quelques années, à chaque épisode caniculaire, la métropole est la ville française la plus exposée aux pics de pollution atmosphérique.
Dans le but de sensibiliser le public aux épisodes de pollution, la mairie de Paris a lancé un nouveau dispositif le 17 Septembre dernier. Cet outil a été développé par Airparif, une association indépendante agréée par le ministère de l’Environnement pour la surveillance de la qualité de l’air pour l’Île-de-France.
Le dispositif est composé de trois cartes interactives présentant les résultats d’AirParif.
La première permet de visualiser en quasi-temps réel le niveau de pollution dans l’atmosphère parisien. La mise à jour des données se fait, en effet, toutes les heures. Elle se concentre sur quatre polluants : l’ozone (O3), le dioxyde d’azote (NO2) et les particules fines PM10 et PM2.5. Toutes les informations sont exprimées en en µg/m. Elle propose également un indice global de pollution calculé sur la grille de l’indice européen Citeair. Les données sont collectées par les 71 stations d’Airparif et ont une précision spatiale de 12,5 mètres. La sémiologie graphique choisie est un dégradé de couleur à double échelle, allant du rouge pour les valeurs élevées au vert pour les valeurs les plus faibles. De plus, le fond de carte est visible en transparence pour permettre à l’utilisateur de se repérer grâce aux Parcs et à la Seine notamment.

Dans un soucis de suivi de qualité de l’air, une option propose d’explorer ces variables pour la semaine précédente, heure par heure. Enfin, la carte permet à l’utilisateur de rentrer son adresse et ainsi d’y voir une bulle info présentant les informations exactes pour son quartier.

Sur la carte présentée, on remarque que les niveaux sont plutôt bas, en raison de la saison hivernale. Notons tout de même que, pour tous les polluants, les axes de transports ressortent de la carte, notamment le périphérique parisien. Le polluant qui semble le plus présent est le dioxyde d’azote (NO2). Également, on remarque que tous les polluants se situent aux même endroits. Toutefois, la quantité d’Ozone semble plus faible sur l’ensemble du territoire.
La deuxième carte est très semblable. Elle présente la même information mais pour le lendemain.
La troisième carte est plus expérimentale. Elle indique les quantités des particules fines PM2.5, polluant le plus toxique en ville. Le quadrillage est plus précis mais le pas de temps plus long : la variable correspond à la moyenne des valeurs cumulées sur les sept derniers jours. L’objectif de cette carte était de percevoir des points chauds autres que les axes périphériques en se focalisant sur le quartier. Les résultats, ci-dessous, dévoilent en effet des espaces plus touchés à l’instar du 10ème arrondissement. Surtout, cette carte met en lumière de nombreux « hot-spots » d’émission de particules fines : les bouches d’aération de métro. Leur identification a permis à la mairie de Paris de mettre en place un plan de résorption conjointement avec la RATP et le ministère de la transition écologique. La représentation cartographique est donc, comme l’illustre ce cas, un outil réel d’aide à la décision.

Plus que la carte en elle-même, c’est le dispositif d’acquisition des données qui est novateur. En effet, l’outil se base sur le dispositif « Pollutrack » imaginé par Airparif, Enedis, PlanetWatch24 et la Fondation du Souffle. Dans le cadre de ce dispositif, 400 véhicules électriques parcourent quotidiennement la métropole parisienne depuis deux ans. Ces véhicules sont équipés de capteurs lasers qui détectent les PM2.5. Ils collectent chaque jour près de deux millions de relevés.
On le voit, la ville de Paris et ses partenaires œuvrent à l’information du grand public sur la qualité de l’air qu’il respire. L’état de la connaissance sur le sujet s’améliore constamment, et surtout se démocratise pour que les habitants des grandes villes puissent réagir aux épisodes de pic. L’ANSES (Agence national de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) renseigne les citoyens sur les niveaux à risque pour chaque polluant. La mairie de Paris propose des dossiers plus poussés sur les résultats et sur les attitudes à adopter en cas de dépassement, afin de limiter les dommages créés par la pollution atmosphérique.
Modérateurs : GRADELER Marie et JEAN-JACQUES Lucas
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