Par Corentin MARTINEZ
Dans un monde où nous comptons de plus en plus d’espèces en voie de disparition, il apparait nécessaire de mieux connaître la biodiversité des différentes zones de la planète. En effet, avec plus de 30 000 espèces classées menacées au niveau mondial, il devient urgent de mettre en place des mesures de protection des espèces qui nous entourent. Cela passe avant tout par une meilleure compréhension de la biodiversité mondiale et de son habitat.
C’est ce que le projet Map of Life a décidé de faire en cartographiant la biodiversité à l’échelle mondiale. Pour cela, l’organisation peut s’appuyer sur le soutien de nombreux partenaires tels que la NASA (National Aeronautics and Space Administration), la NSF (National Science Foundation), la Fondation MacArthur et bien d’autres.
La carte qui, à mon sens, démontre le mieux l’ampleur du projet Map of Life est celle qui présente les espèces par localisation (figure 1). Au premier abord, cette dernière apparaît avec une représentation des différents pays du globe, parfois eux-mêmes divisés en région.

Lorsqu’on clique sur un des pays (figure 2), on peut se rendre compte du travail effectué en amont. L’application permet de répertorier les espèces présentes dans chaque pays. Les espèces animales et végétales sont prises en compte.

Il est ensuite possible de parcourir chacune des catégories afin d’avoir un aperçu des espèces présentes dans la zone concernée. Pour la plupart d’entre elles, une rapide description est proposée ainsi qu’une petite carte dévoilant la zone d’habitat de l’espèce en question (figure 3).

Cette carte interactive permet ainsi de répertorier la plupart des espèces dans les différents pays du monde. Le manque d’informations concernant le nombre d’individus est à noter. De plus, un icône permettant de repérer facilement les espèces menacées serait la bienvenue.
Cette carte, aussi riche soit-elle, ne permet cependant pas à elle seule de représenter l’ensemble du projet Map of Life. De nombreuses autres cartes sont disponibles sur le site internet, toutes axées sur la biodiversité.
Les cartes présentant la zone d’habitat pour chaque espèce sont disponibles sur le site dans la rubrique espèces. Elles sont particulièrement intéressantes car, en plus de présenter la zone d’habitat de l’espèce en question, les endroits où l’espèce a été observée sont affichés sur la carte (ex. figure 4).
De plus, les sources des données sont clairement évoquées et il est même possible de cliquer sur chaque source afin d’avoir plus d’information sur celle-ci et, la plupart du temps, un lien renvoyant au site officiel de l’organisme qui a collecté la donnée en question.

La documentation des données semble en effet avoir une grande importance au sein du projet Map of Life puisque toutes les sources des données sont clairement citées. Le site propose même une carte de la richesse des données par an et par pays et propose de visualiser les jeux de données utilisés dans l’ensemble du site. On peut ainsi retrouver des informations provenant d’avis d’experts, des partenaires ou même du GBIF (Système mondial d’information sur la biodiversité) qui permettent d’avoir des observations fiables à travers le monde entier.
Je ne ferai pas la liste exhaustive de toutes les représentations cartographiques disponibles sur le site internet mais je vais encore en aborder une très rapidement. Il s’agit d’un projet à un fort potentiel bien qu’encore en cours de développement.
Cette carte (figure 5) représente les zones d’habitats d’une espèce, mais d’une manière plus poussée que les cartes précédentes.

Cette représentation utilise le Google Engine afin de proposer une visualisation très précise de ce qu’ils définissent comme la « zone d’habitat souhaitable » pour une espèce. Ainsi, l’application permet de voir la zone d’habitat souhaitable d’un animal à partir des caractéristiques de l’habitat idéal pour ce type d’espèce. C’est-à-dire le type d’habitat dans lequel l’espèce en question serait le plus à l’aise. Les différentes observations de l’espèce en question sont aussi affichées sur la carte et peuvent témoigner de la présence de cette espèce hors de sa zone idéale. Un nombre élevé d’observations hors zone pourrait mettre en avant un déséquilibre dans l’habitat de l’espèce en question et initier de nouvelles mesures comme la création de réserves naturelles.
Un onglet permet ensuite d’afficher l’étendue des réserves naturelles présentes dans la zone et ainsi de mettre en avant les lacunes en matière de protection de certaines espèces (figure 6). Cela pourrait, dans le futur proche, constituer un outil d’aide à la décision efficace pour la création de nouvelles réserves naturelles en prenant en compte les caractéristiques d’un habitat « optimal » pour chacune des espèces.

En résumé, c’est une véritable institution, regroupant scientifiques et organisations de renoms, qui s’est mise en place pour cartographier la biodiversité de la planète. Il s’agit ici d’un outil permettant à la fois de sensibiliser les populations aux trésors de biodiversité présents près de chez eux ainsi qu’un outil d’apprentissage très puissant pour en savoir plus sur la biodiversité des différentes régions de la planète. Les nouvelles fonctionnalités prévues pourraient aussi en faire un outil d’aide à la décision efficace pour l’implantation de parc naturels ou pour en vérifier l’efficacité.
Face aux changements écologiques de plus en plus importants qui surviennent actuellement, on ne peut que féliciter ce genre d’initiative.
Sources :
- Liste rouge de l’IUCN (Union internationale pour la conservation de la nature : https://www.iucnredlist.org/
- Le site WWF (Fond mondial pour la nature) : https://www.wwf.fr/
- Le site du GBIF (Système mondial d’information sur la biodiversité) : https://www.gbif.org/fr/
Modérateurs : Anthony HERACLIDE et Léonie GONON